Ces femmes nues avec des peluches ou des poupées sont toujours mises en scène dans des lieux abandonnées.
Cette série photo de nu artistique m’est très chère car je l’ai inventée lorsque j’ai compris que ces lieux urbex faisaient totalement partie de ma plus tendre enfance. Alors que je me cherchais un style artistique personnel dans la photo de nu, je me suis rendu compte que mes principales envies d’expression visuelle étaient intimement liées à mon passé.
Aussi quand j’ai décidé de mettre en place ces shooting photo urbex, je souhaitais avant tout puiser au fond de moi pour lier ces souvenirs et des femmes nues avec des peluches, qui sont positionnées de manière mimétique avec leurs peluches, voire représentées devant un grand bâtiment qui les fait paraître minuscules. Leur nudité est une sorte de prolongement de l’innocence et de la vulnérabilité de l’enfant que j’étais, et du sentiment que j’éprouvais alors qu’à 6/8 ans et j’allais dans des maisons abandonnées situées dans un quartier résidentiel plein de verdure à Pontoise.
Femmes nues avec des peluches: des sentiments liés à l’enfance de chacun
Ces femmes nues avec des peluches est très douce à mes yeux. Pourtant, je sais qu’elle évoque des sentiments négatifs auprès de certains. En effet, pour en avoir plusieurs fois parlé, je me suis rendu que la représentation et la signification de la peluche influe sur chacun, en fonction de son enfance et des souvenirs qu’elles renvoient. Cette peut déranger et je m’en suis rendu compte.
Malgré cela, « Errances enfantines » évoquera toujours en moi un sentiment de douceur, certainement car mon enfance fût baignée de douceur et de joie de vivre absolue.
« Mad music » est une série de photo de nu artistique encore en cours, qui représente des musiciennes nues jouant de la musique classique dans un lieu abandonné. La notion de « mad » (folle) se caractérise par ces partitions qui volent, comme ensorcelées par la mélodie jouée dans ces lieux dénués de toute vie.
Une violoniste, une violoncelliste et une harpiste sont les sujets principaux. Il était important pour moi de trouver de vraies musiciennes car j’apportais énormément d’importance à l’authenticité des positions. Ces photos de nu artistique ont été prises alors que les musiciennes jouaient réellement.
Pour aboutir au résultat final que vous voyez ci-dessous, il aura fallut de nombreuses prises pour que la coordination entre la musicienne et le balai de partitions s’accordent. En effet je ne voulais pas qu’un envol de feuilles, mais bel et bien un balai gracieux que j’imaginais comme une danse.
Les musiciennes nues et leurs partitions
Ces musiciennes nues ne lisent pas leurs partitions et n’en sont pas dépendantes. Ce sont ces dernières qui s’accordent au son de l’instrument pour, tel un serpent charmé par une flûte, rentrer dans un mouvement hypnotique et tournoyer jusqu’à s’écraser au sol lorsque la musique s’arrête. Pour que cette série voit le jour, j’ai bien évidemment dû faire appel à plusieurs assistants pour que le résultat final ne fasse pas l’objet de la moindre retouche. Ce balai de partitions a bel et bien existé.
D’autres photos de musiciennes nues sont présentes sur cette page, et représente, toujours dans le même lieu abandonné en plein coeur de Paris, des femmes nues jouant de leur instrument avec en toile de fond la Tour Eiffel. Situé au 7e étage d’un immeuble Haussmanien, la symphonie de leurs instruments n’a, à ma grande surprise, éveillé aucun regard des passants situés quelques dizaines de mètres plus bas.
« Les p’tites curieuses » : une série photo de nu pour voir derrière le mur
Cette série photos de nu artistique représente des femmes nues presque toujours prises dans la même position, souvent très précise.
Cette série est née de mes propres actes, et de certaines de mes craintes. Dans des lieux abandonnés, il m’est parfois arrivé de regarder discrètement derrière un mur lorsque j’entendais des personnes arriver, des bruits peu rassurants et que je souhaitais avoir le coeur net de la situation. Je jetais donc un oeil discret afin de voir qui arrivait, et si le shooting photo pouvait continuer. Je parle à l’imparfait car désormais, je prends de court les « visiteurs » en allant directement les voir.
De ce fait maintes fois répétés est née cette idée de compositions. « Les p’tites curieuses », à quelques exceptions près, sont toujours appuyées contre un mur pour jeter une partie du buste et les yeux en avant, et sont la plupart du temps sur la pointe des pieds pour prendre l’envergure que leurs pieds nus posés à plat ne peuvent avoir. les p’tites curieuses, c’est surtout une projection de certaines peurs, notamment celle de l’avenir et de l’inconnu. La nudité de ces femmes évoque la mise à nu que chacun d’entre nous peut ressentir lorsqu’il se retrouve confronté à une expérience future dont il ne connait pas les aboutissants et qui lui évoque un sentiment de crainte.
Lorsque nous sommes dans la position de découvrir une situation nouvelle qui peut nous faire peur, l’envie de jeter un oeil pour avoir un aperçu de ce qui nous attend agit comme un geste rassurant. De manière générale, le fantasme de l’inconnu peut effrayer car il fait appel à l’imaginaire et nous renvoie directement à nos craintes les plus inconscientes. Les apercevoir nous permet, au contraire, de se faire une idée plus précise de la situation à venir et, même si elle peut nous effrayer davantage si la vision est négative, elle nous permet le plus clair du temps de rationaliser ces craintes et de les rendre plus concrètes et rationnelles!